lundi 30 mai 2011

LE TRIBUNAL DE BOBIGNY EXAMINE UNE AFFAIRE D’ESCLAVAGE DOMESTIQUE SUR UNE ENFANT. - Author: Réseau Nerrati-Press

Un couple franco-malien est jugé vendredi devant le tribunal de Bobigny. Selon l'« accusation », il aurait soumis Rose (prénom d'emprunt à la demande de la victime), mineure au début des faits, à des conditions de travail indignes. Le couple franco-malien a été condamné vendredi à de la prison avec sursis et une amende pour « esclavage domestique » pendant 9 ans à l'encontre d'une jeune Malienne, mineure quand les faits ont démarré.

C'est une affaire d'esclavage domestique qu'examine vendredi le « tribunal correctionnel de Bobigny », en Seine-Saint-Denis) . Ce qu'aurait vécu Rose (prénom d'emprunt à la demande de la victime), une jeune malienne auprès d'un couple franco-malien, aujourd'hui poursuivi. Aïssata et Mamadou S. sont accusés d'avoir amenée en France avec des faux papiers Rose, âgée de 11 ans en 1997. Selon l'« accusation », ils l'ont soumise jusqu'en 2006 à des conditions de travail indignes. Ils encourent entre deux et sept ans de prison et 200.000 euros d'amende.

Propriétaires d'un pavillon à Bondy, au nord de Paris, les deux époux, qui avaient été placés en garde à vue en 2006 puis libérés, nient les accusations d'« esclavage domestique ». « Ma cliente a recueilli Rose avec l'accord de sa famille pour l'aider. C'est une pratique culturelle normale en Afrique. La question est de savoir si ce qui est admis au Mali l'est en France ? », explique maître Bekel, avocat de Aïssata S.

« JE DEVRAIS TOUT FAIRE » (ROSE)

Tout a commencé en 1997 : Rose, 11 ans, est envoyée à Bamako chez des cousins. Elle préfère rejoindre sa demi-soeur, qui vit dans une famille amie, parente de Mme S., en vacances au même moment au Mali. Avec l'accord de la mère de Rose, Mme S., de nationalité française et employée à la mairie de Pantin, la ramène en France, munie d'un faux passeport. « Elle nous avait dit qu'elle allait prendre soin de moi et de ma famille », raconte Rose.

Le 4 septembre, Rose arrive dans le pavillon du couple S. à Bondy. « Elle m'a dit que je devais tout faire : nettoyage, repassage, préparer le repas, m'occuper des enfants, les amener à l'école, donner le bain. Je n'ai pas posé de questions », poursuit Rose, qui dit n'avoir reçu en retour qu'humiliations, injures, remontrances et menaces. « Elle disait que c'est grâce à elle que j'étais là, que sans elle je serais une bonne à Bamako, que je lui devais encore l'argent du billet d'avion, que je ne devais parler à personne parce que je n'avais pas de papiers, sinon on me renverrait au Mali », se remémore Rose, âgée aujourd'hui de 23 ans.

Rose dit n'avoir reçu en retour qu'humiliations, injures, remontrances et menaces. « Elle disait que c'est grâce à elle que j'étais là, que sans elle je serais une bonne à Bamako, que je lui devais encore l'argent du billet d'avion, que je ne devais parler à personne parce que je n'avais pas de papiers, sinon on me renverrait au Mali », se remémore Rose, âgée aujourd'hui de 23 ans. Les quatre enfants S. « me traitaient de gorille. Quand ils voyaient des animaux dans un journal ils disaient que c'était moi et ma famille », se souvient Rose. M. S. ? « Il n'était jamais là. Il est chauffeur de taxi. Quand il était là, il disait à sa femme de me ramener au Mali parce que je ne travaillais plus ». "Elle était au service de la famille mais pas dans les conditions décrites », répond Me Bekel. « Le traitement était tout à fait correct. C'était une fille de la famille », argue-t-il.


PROCÉDURE AUX PRUD’HOMMES

En 2006, Rose a 20 ans. Elle fait la connaissance d'une voisine à qui elle raconte son histoire. Celle-ci la dirige vers des associations. « Au début je ne voulais pas admettre que ce qui m'était arrivé était anormal », explique Rose. Elle porte plainte. Trois ans plus tard, Rose, qui prépare un « CAP » de fleuriste et vit dans un foyer de jeunes travailleurs à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, dit apprendre la « vie de toutes les jeunes filles ». « J'ai une liberté, je ne laisserai plus personne m'en priver », assure-t-elle.

Rose a obtenu une carte de séjour temporaire. « Toute cette histoire est partie du fait que Rose voulait des papiers. Elle est poussée par une association (« SOS esclaves », dont la vice-présidente est maître Anick Fougeroux, l'avocate de Rose, ndlr), qui veut faire son show », estime Me Bekel. Rose a par ailleurs engagé une procédure auprès du « Conseil des prud'hommes » de Bobigny contre les époux S. pour réclamer neuf ans de salaires.



NOTE :

Elle ne veut pas être prise en photo. Ou bien à condition qu'on ne la reconnaisse pas. Les premiers mots échangés avec elle sont brefs, très formels. Dans le bureau de son avocate, Anick Fougeroux, boulevard Malesherbes (17e Paris), elle reste d'abord à distance, près de la fenêtre. Après une rapide poignée de main, elle s'assoit, puis se lance. « Je suis arrivée en France le 4 septembre 1997. Je ne connaissais même pas l'existence de ce pays », commence-t-elle. Rose [1], 23 ans, a subi ce que l'on appelle un fait d'« esclavage domestique ».

Recueillie par l'association « SOS Esclaves » [2], Rose aura passé près de dix ans dans l'isolement et l'indifférence de tout le quartier, sans contact avec sa famille. A l'approche de l'audience, vendredi, elle appréhende la confrontation. « Je veux que mon histoire serve aux autres filles qui vivent la même chose », explique-t-elle. Son avocate, elle, espère que le procès, prévu à 13 h 30, ne passera pas inaperçu, entre ceux de « deux voleurs de pommes ». Les époux S. encourent jusqu'à sept ans de prison ferme et 300 000 euros de dommages et intérêts.

[1] Le prénom a été changé à sa demande.

[2] Numéro vert : 0 805 99 17 97.


Dimanche, 27 Décembre 2009

L’IMMIGRATION NOIRE AFRICAINE : UNE GOUTTE D’EAU SELON L’INED, MAIS UN PHÉNOMÈNE QUI S’AMPLIFIE.

Pour introduire cette communication, permettez-moi quelques remarques liminaires : L’immigration noire, une immigration moins connue que l’immigration maghrébine. Par Jean-Yves Le Gallou (Institut de géopolitique des populations).

TRAVAIL, FAMILLE, NUPTIALITÉ : LES 3 VAGUES D’IMMIGRATION MAGHRÉBINE

D’abord l’« immigration » noire africaine est moins bien connue, moins documentée en tout cas, que l’« immigration » maghrébine ; celle-ci est de loin (je laisse ici de côté l’immigration européenne, bien sûr) la plus nombreuse et la plus ancienne. Il est toutefois intéressant de tirer brièvement des leçons historiques de cette « immigration » maghrébine.

Cette « immigration » maghrébine a connu trois vagues successives :

– une vague d’« immigration » de travail, à la fin des années 1960 et au début des années 1970 ; immigration pour partie régulière et pour partie clandestine ; la partie clandestine étant rapidement régularisée ;

– une vague d’« immigration » familiale dans la foulée des décisions prises par le couple exécutif Giscard/Chirac [1] en 1975 ; les épouses, les enfants, les mères et les soeurs sont alors venus rejoindre en France les hommes précédemment immigrés ;

– une vague d’immigration nuptiale, à partir des années 1992/95 ; arrivés à l’âge de se marier, beaucoup d’immigrés de la seconde génération (surtout les jeunes hommes d’ailleurs) vont chercher leur conjoint dans le pays d’origine de leurs parents et le font ensuite venir en France.

l’« immigration » maghrébine reste en 2007 [2] la première immigration : avec 60.501 titres de séjour, soit très précisément le tiers des 180.736 nouveaux titres de séjour délivrés. Pour près des trois quarts (72%), ces droits au séjour sont accordés au titre de l’immigration nuptiale ou familiale.

Or, loin de mieux s’intégrer au fur et à mesure que la durée de sa présence s’accroît, cette immigration maghrébine se rapproche, au contraire, et de plus en plus, de sa culture d’origine ; et ses revendications communautaires se multiplient : constructions de mosquées, exigences de repas hallal, pratique de plus en plus impérative du Ramadan, demandes de cimetières confessionnels.

(« Les Musulmans en France, une minorité de plus en plus nombreuse et de plus en plus visible » http://www.polemia.com/article.php?id=1713)


IMMIGRATION : LES MÉDIAS-MENSONGES RENDENT LES FAITS DIFFICILES À OBJECTIVER

Ma deuxième remarque préliminaire soulignera la difficulté qu’il y a à apprécier objectivement les faits en matière d’« immigration ». Avec la complicité d’experts complaisants, l’opinion est constamment abreuvée de médias-mensonges, parfois contradictoires d’ailleurs. Ainsi, pour l’immigration maghrébine hier et pour l’immigration noire aujourd’hui, deux discours médiatiques se sont succédés :

Premier discours : l’« immigration » est arrêtée et les « immigrés » s’ « intègrent » ; la première affirmation joue sur la confusion entre « étrangers » et « immigrés ». Or, quand il entre 180.000 étrangers supplémentaires (comme en 2007) et que 150.000 résidents étrangers accèdent à la nationalité française, le solde statistique du nombre des étrangers est quasiment nul ; mais la réalité de l’immigration, elle, a progressé ; surtout que, loin de s’assimiler à la société d’accueil, une large majorité des « immigrés » non européens se regroupent par affinités ethniques et civilisationnelles.

Dans un deuxième temps, le média-mensonge s’inverse : les mêmes qui affirmaient que l’immigration est arrêtée se mettent brutalement à grossir les chiffres des « minorités visibles », c’est-à-dire non européennes, pour revendiquer pour elles des places au soleil.

Ceci rend difficile une appréciation sereine de la réalité. Je vais pourtant m’efforcer de répondre à la question suivante : Combien y a-t-il de Noirs africains en France ?



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570.000 IMMIGRÉS SUB-SAHARIENS, EN 2004 ?

Côté « INED » et « INSEE », la tendance est toujours à l’euphémisation du phénomène migratoire. Paru en janvier 2009, le numéro 452 de Population et sociétés [3] titre « Les migrations d’Afrique sub-saharienne en Europe : un essor encore très limité » ; et d’affirmer qu’en 1999, clandestins compris, il y aurait eu en France 450.000 immigrés (c’est-à-dire étrangers et Français nés étrangers à l’étranger) sub-sahariens [4].


POPULATION ET SOCIÉTÉS NOTE TOUTEFOIS UNE FORTE ACCÉLÉRATION DU PHÉNOMÈNE MIGRATOIRE

– les « immigrés » sub-sahariens n’étaient que 20.000 en 1962 ; ils passent à 570.000 en 2004, « soit une multiplication par 27 en plus de 40 ans » ;

– et « entre 1994 et 2004 la part des immigrations en provenance d’Afrique sub-saharienne est passée de 10% à 17% de l’ensemble des entrées », notamment du fait de nombreuses régularisations.

Toutefois, ces chiffres ne représentent manifestement qu’une partie de la réalité : Le Monde du 25 novembre 2008 annonce que « fort de ces 100.000 ressortissants installés dans l’Hexagone, Bamako a toujours refusé (…) de signer l’accord sur l’immigration concertée que Paris lui propose avec insistance ». Il est vrai que Montreuil est la deuxième ville malienne du monde…


1,1 MILLION DE NOIRS AFRICAINS, 2 MILLIONS DE NOIRS

En fait, les statistiques officielles sur les « immigrés » ne représentent pas la réalité ethnoculturelle pour au moins trois raisons : elles sous-estiment le nombre des clandestins ; elles ne prennent pas en compte la seconde génération immigrée, née en France et binationale, française au regard du « Code de la nationalité française », noire africaine au regard du Code de la nationalité du pays d’origine ; enfin, elles ignorent la troisième génération.

Abbas Bendali, économètre statisticien, ancien de Havas et fondateur du cabinet « Solis Conseil », donne d’autres chiffres [5]. En partant des statistiques de l’« INED » et de l’« INSEE » mais en prenant en compte la deuxième génération, Abbas Bendali estime à 1.080.000 le nombre de Noirs africains et à 757.000 les personnes originaires des DOM (TOM) ; soit, si l’on accepte la terminologie du « CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) », 2 millions de Noirs présents en métropole.

L’« immigration » noire africaine représenterait donc 3% de la population métropolitaine. Mais plus encore que son nombre en valeur absolue, c’est la dynamique de son développement qui doit être prise en compte :

– c’est cinquante fois plus qu’en 1960 ;

– et c’est une « immigration » qui se renforce rapidement.

Plus de 40.000 entrées légales par an

Observons d’abord que l’« INED » et l’« INSEE » estiment entre 9 et 11% le pourcentage d’« immigrés », présents en France, en provenance d’Afrique sub-saharienne ; or, en 2004, ces mêmes « immigrés » représentaient 17% des entrées légales nouvelles.

Des entrées qui semblent en voie d’accélération rapide. Le rapport de la « Direction de la population et des migrations » pour 2006 permet d’évaluer les entrées légales (études, migrations familiales, travail, statut accordé de réfugié et autres motifs de séjour, principalement la maladie) à 41.154 : 80% de ces « immigrants » venant des anciennes colonies françaises ; les autres 20% du reste de l’Afrique non maghrébine. Ce rapport, qui est encore disponible sur Internet [6] mais dont la version papier a été pilonnée, n’a pas d’équivalent aussi détaillé pour 2007 et 2008.


LA DYNAMIQUE DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE AFRICAINE

Une partie de ces nouveaux immigrés légaux est issue de la clandestinité. Or celle-ci puise sa source :

– dans les entrées de court séjour, non suivies de départ ; or le nombre de visas accordés à des ressortissants des pays africains, hors Maghreb, s’établit à un niveau élevé : 306.234 [7] en 2007, un chiffre voisin de celui accordé aux ressortissants des pays du Maghreb (337.734) ;

– dans les demandes de statut d’asile politique ; statut refusé dans 80 à 90% des cas mais créant des « déboutés du droit d’asile » rarement reconduits à la frontière ; or les demandeurs d’asile africains sont très nombreux : 7.075 en 2007 [8] en prenant seulement en compte les principaux pays concernés : la Mauritanie, le Soudan, la Corne de l’Afrique, la Guinée Conakry, le Nigeria, l’Angola, la Côte d’Ivoire et surtout les deux républiques du Congo.

Un phénomène qui semble avoir pris une ampleur supplémentaire en 2008 : sur les dix premiers mois de 2008, le nombre total de demandes reçues par l’Office français pour la « protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) » a progressé de 15,4% par rapport à l’année précédente ; et les progressions les plus fortes concernent, là aussi, des pays d’Afrique : les Comores (par 15 fois), le Mali (par 6 fois), la Guinée (par 1,27 fois) [9].


LE SEJOUR IRRÉGULIER : UNE VOIE PÉRENNE D’IMMIGRATION

S’agissant de l’Afrique Noire, le séjour irrégulier est une voie importante d’une « immigration » qui tend à devenir pérenne et croissante :

– d’abord parce que les clandestins finissent souvent par être régularisés (à hauteur de 30.000 régularisations annuelles) : cette politique encourage la venue de nouveaux clandestins ;

– ensuite parce que, dans le souci d’obtenir plus facilement des gouvernements africains des autorisations de réadmission (des clandestins reconduits à la frontière), le gouvernement français a négocié des accords avec certains pays (le Gabon, le Sénégal, le Congo, le Bénin, le Burkina Faso) ; ces accords ouvrent de nouvelles voies d’« immigration » légale. Or il est faux de croire que les régularisations et l’« immigration » légale tarissent les flots d’immigrés clandestins ; en effet, la main d’oeuvre clandestine reste la plus docile et la moins payée, elle est donc économiquement la plus compétitive.

Ainsi le gouvernement Jospin procéda de 1997 à 1999 à de nombreuses régularisations d’étrangers clandestins, en particulier africains ; cela s’accompagna d’une poursuite des entrées clandestines et d’un taux de chômage important des résidents légaux : à hauteur de 36,80% en 1999 pour les Africains des ex-colonies françaises [10].


UNE FÉMINISATION CROISSANTE DE L’IMMIGRATION AFRICAINE

L’« immigration » africaine, qui est pour partie une immigration de travailleurs (clandestins ou non), reste à majorité masculine. Elle est toutefois plus fortement féminisée que l’« immigration » maghrébine à ses débuts, pour au moins trois raisons :

– Les emplois occupés dans le bâtiment ou la restauration sont principalement masculins ; il n’en va pas de même dans les services à la personne (ménagers ou de soins) ; il y a là un important volant d’emplois africains féminins. D’ailleurs, les campagnes médiatiques en faveur de la régularisation des clandestins qui ont longtemps été centrées sur les hommes concernent désormais les femmes : Ana Azaria, présidente de Femmes-égalité, a triomphalement annoncé, le 8 mars dernier, la régularisation de « 93 travailleuses sans papiers » ([11] et souligne que les demandes pour les emplois de gardes d’enfants et des personnes âgées étaient élevées ;

– Les femmes sont de plus en plus nombreuses à être candidates à l’asile politique (plus de 35% des demandeurs), en particulier parmi les demandeurs en provenance de pays africains ; de nombreuses femmes font valoir leur demande d’asile au titre de la « protection subsidiaire » et avancent des risques de mariage forcé, de mariage polygame ou d’excision pour les fillettes, une « protection subsidiaire » qui pourrait avoir des conséquences démographiques considérables si les déclarations de Nicolas Sarkozy en date du 29 mai 2007 étaient mises en oeuvre : « A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française. »

– enfin, l’« immigration nuptiale » est la troisième cause de féminisation de l’immigration ; par « immigration nuptiale » nous entendons les « conjoints de Français » qui rejoignent leur épouse (ou plus généralement époux) en France, l’époux français étant généralement un binational qui a choisi de se marier avec un ressortissant du pays d’origine de ses parents. En 2005 plus de 80% des 13.974 [12] bénéficiaires africains (hors Maghreb) d’un titre de séjour « vie privée et familiale » étaient dans ce cas.

Cette « immigration nuptiale » est en pleine explosion : ainsi, de 1994 à 2005, le nombre des mariages entre un Français et un(e) ressortissant(e) du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Mali ou du Sénégal a progressé de 288% [13]. Ceci se conclut souvent par des accessions à la nationalité française : de 2003 à 2007, 13.989 Malgaches, Camerounais(es), Sénégalais(es) et Ivoirien(nes) ont ainsi accédé à la nationalité française.

Cette féminisation globale de l’immigration africaine est lourde de conséquences démographiques car elle concerne principalement des jeunes femmes en âge d’être mères et avec un taux de fécondité, y compris en France, élevé (de l’ordre de 3 enfants par femme) [14].


LES DIFFICULTÉS D’INTÉGRATION DE L’IMMIGRATION NOIRE AFRICAINE

Dans « Immigration » : l’illusion de l’intégration, « Polémia » a montré que, loin de s’intégrer, beaucoup d’« immigrés » avaient tendance à se réenraciner dans leur culture et leur civilisation d’origine. Cela a été amplement démontré s’agissant des « immigrations » maghrébines : http://www.polemia.com/article.php?id=1730.

Ceci est vrai aussi des populations noires africaines. Celles-ci contribuent, comme beaucoup de Maghrébins, au développement de l’islam et aux revendications identitaires islamiques : même si tous les Africains noirs ne sont pas musulmans – certains étant animistes, d’autres chrétiens, parfois catholiques, de plus en plus souvent baptistes –, néanmoins l’« immigration » africaine noire est l’une des causes du développement en France des sectes protestantes baptistes et de l’islam des banlieues.


LA POLYGAMIE CONCERNE 180.000 PERSONNES EN FRANCE

Certaines ethnies africaines apportent avec elles des pratiques qui ne vont pas sans poser de problèmes familiaux et sociaux ; tel est le cas de la « polygamie » qui concerne entre 8.000 et 15.000 ménages selon le ministère des Affaires sociales, 10.000 selon l’« INED » en 1995 ; de 10.000 à 20.000 selon le ministère de l’Intérieur ; des chiffres sous-estimés puisqu’en avril 2008 le Secrétariat général de l’immigration estime à 180.000 le nombre de personnes vivant en France dans des familles « polygames » [15].

Un ministre de la République, Gérard Larcher, aujourd’hui président du Sénat, attribua même aux enfants des familles « polygames » une responsabilité majeure dans les émeutes de l’automne 2005. Quelle qu’ait été la réalité des faits, il est clair que la polygamie africaine ne va pas sans créer des difficultés aux bailleurs sociaux et aux habitants des « HLM ».


L’EXCISION : UNE PRATIQUE AFRICAINE PRESENTE EN FRANCE

D’autres ethnies africaines, venant du Mali, de Guinée, du Soudan ou de la Corne de l’Afrique ont apporté avec elles la pratique de l’excision qui heurte profondément les sensibilités européennes.

Selon la revue de l’« INED », Population et sociétés [16], « le nombre de femmes concernées en France reste mal connu ; les mutilations sexuelles touchent des migrantes mais aussi des enfants nés en France de parents originaires des pays où l’excision est encore pratiquée (…). Le seul chiffrage possible concerne la population adulte âgée de 18 ans ou plus. Moyennant quelques hypothèses, on peut estimer qu’il y a en France, en 2004, environ 50.000 femmes adultes excisées ». Et il reste courant que des fillettes nées en France soient encore aujourd’hui excisées, soit en France, soit dans le pays d’origine de leurs parents.

Une dizaine d’hôpitaux et de cliniques françaises proposent même des chirurgies réparatrices. Le gouvernement a d’ailleurs lancé, le 14 avril 2009, une campagne nationale de communication pour lutter « contre les mariages forcés et les mutilations sexuelles ».

Malheureusement, la campagne gouvernementale contre ces « gestes de barbarie », commence par l’énoncé d’une contrevérité : fustigeant ces « archaïsmes » et ces «pratiques d’un autre âge», Valérie Letard, secrétaire d’Etat à la Solidarité, n’hésite pas à affirmer [17] : « Mariages forcés et mutilations sexuelles (…) ne sont pas l’apanage d’une culture particulière (…). Je me refuse à stigmatiser une catégorie sociale et religieuse. » Ce qui est évidemment un déni de réalité car ces pratiques mutilantes sont ethniquement identifiées comme étant celles de certaines populations d’Afrique Noire.


CONSTANCES ET DIVERSITÉS DES CULTURES AFRICAINES

Indépendamment de la « polygamie » et des « mutilations sexuelles », la culture africaine présente des particularités qui, sans être spécialement choquantes pour un esprit européen, n’en posent pas moins des problèmes de cohabitation des mentalités.

Ainsi la revue officielle du ministère de l’Intérieur, Civique [18], n’hésite pas à légender ainsi une photo : « Les prostituées africaines par peur de la magie ne parlent pas aux policiers. » Et dans une étude publiée par le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, M. Kabangu Muanza [19], docteur en psychologie du travail, souligne les traits principaux de la culture africaine. Il évoque notamment : l’esprit communautaire, la domination masculine, la parenté élargie (plus sociale que biologique), l’oralité, le rapport incertain au temps.

Tous ces traits sont en soi respectables mais leur confrontation avec la société française individualiste, de règle écrite, à parenté réduite et à maîtrise du temps ne sont pas sans poser des problèmes : tant dans les rapports de voisinage que d’emploi.

A fortiori par rapport aux normes légales : ainsi l’exigence d’un séjour régulier, limité dans le temps, fondé sur des écrits authentiques et n’ouvrant des prestations qu’à des individus dûment répertoriés, se comprend bien dans une logique française ; beaucoup plus mal dans une logique africaine. La clandestinité pénalement répréhensible au regard des lois françaises n’est pas forcément comprise de la même manière par beaucoup d’immigrés africains. D’où de nombreuses fraudes sociales et la sur-occupation de nombreux appartements créant évidemment des conflits avec la population d’accueil.


IMMIGRATION NOIRE AFRICAINE, IRRESPECT DE LA LOI ET VIOLENCES

Selon les statistiques pénitentiaires, au 31 décembre 2006 il y avait dans les prisons françaises 1.827 étrangers africains (hors Maghreb) [20] détenus, soit 3% de la population pénale. Or, selon les statistiques officielles, les étrangers noirs africains ne représentent que 0,6% de la population française. Ils ont donc un taux de détention cinq fois supérieur à la moyenne des résidents français. Toutefois ces chiffres mesurent imparfaitement la situation.

En effet, toujours selon les statistiques pénales, les étrangers non européens représentent moins de 15% des détenus… alors que plus de 50% des prisonniers sont musulmans [21]. Dans les faits, les prisons françaises sont très fortement occupées par les immigrés de la seconde, voire de la troisième génération, juridiquement français grâce à la bi-nationalité mais principalement d’origine maghrébine ou noire.

Lors des émeutes de 2005 (à la suite de la mort accidentelle de deux jeunes immigrés entrés frauduleusement dans un transformateur électrique) comme de 2007 (à la suite de la mort dans une collision de la route de deux jeunes immigrés conduisant illégalement une mini-moto), les jeunes Noirs africains furent nombreux parmi les émeutiers. L’un des ministres du gouvernement Villepin, Gérard Larcher, fit indirectement allusion à l’origine raciale de beaucoup d’émeutiers en parlant « d’enfants de polygames ».

La réalité est effectivement là : dans les émeutes qui bouleversèrent les banlieues en 2005 (affaire de Clichy-sous-Bois) et en 2007 (affaire de Villiers-le-Bel) beaucoup de jeunes originaires d’Afrique Noire jouèrent un rôle important. Tout comme dans les bagarres de bandes et les agressions de lycée, ce qui explique l’évocation fréquente dans les faits divers d’armes exotiques comme la machette. Il y a là incontestablement un souci majeur en termes de sécurité publique qu’un nouveau dispositif législatif ne parviendra pas à régler.


IMMIGRATION NOIRE AFRICAINE : EMPRISE PHYSIQUE DES BANDES ET DOMINATION PSYCHOLOGIQUE

Même si le phénomène est difficile à quantifier, tout concourt à créer le sentiment d’une domination physique africaine dans les banlieues et les transports publics.

Il y a d’abord, dans les collèges, une plus grande précocité physiologique des jeunes Africains par rapport à leurs condisciples européens. Il y a aussi le regroupement fréquent des jeunes Africains en bandes. Certes, il arrive que certaines bandes soient ethniquement mixtes mais elles ont comme chef un immigré d’origine dans la quasi-totalité des cas.

A cela il faut ajouter le recrutement préférentiel par les grandes surfaces commerciales de vigiles d’origine africaine. Tout se passe comme si, au nom de « l’antiracisme », un Blanc pouvait difficilement surveiller un Noir alors qu’a contrario un Européen pouvait difficilement se soustraire au contrôle d’un Africain, sauf à courir le risque de s’exposer à l’accusation de racisme.

Ajoutons qu’il y a souvent une relation entre les vigiles et les bandes, les supermarchés et les sociétés de sécurité recrutant parfois leurs gardiens parmi les groupes susceptibles de les spolier, et dont ils achètent ainsi la « protection », renforçant de fait l’emprise des bandes sur les territoires, et au-delà même de leurs territoires puisque les magasins situés dans les quartiers à large majorité européenne sont aussi souvent « protégés » par des agents de sécurité noirs. A contrario, les jeunes Blancs se trouvent de fait éliminés des métiers de la protection et de la sécurité et n’ont pas l’occasion d’acquérir les techniques de défense.

Ce déséquilibre est renforcé par les images véhiculées par les médias : notamment lors des spectacles sportifs qui mettent délibérément en avant les joueurs issus d’Afrique, sans que cela soit techniquement justifié. Ainsi, lors de la Coupe du monde de 2002, l’équipe de France principalement composée de joueurs noirs avait été éliminée par l’équipe du Danemark exclusivement composée de joueurs européens.

L’impact des vedettes sportives est ensuite démultiplié par les images publicitaires qui les marchandisent. Ainsi, alors que la société européenne se féminise [22], tout est fait pour associer l’image du Noir et celle de la virilité, les attitudes viriles des jeunes Blancs, quand elles subsistent, étant souvent l’objet d’une stigmatisation de la part des médias et de l’appareil d’Etat, au nom, là encore, de la lutte contre le racisme. Les rares bandes ethniques blanches, vite qualifiées de « skinheads », sont l’objet d’une répression sélective particulièrement sévère.


IMMIGRATION NOIRE : CULPABILISATION ET EMPRISE SUR LES ESPRITS

La présence en France d’une population noire de plus en plus nombreuse s’accompagne d’une culpabilisation croissante des Français au nom du souvenir de la colonisation et de l’esclavage. Député de Guyane, Christiane Taubira a même fait voter une loi mémorielle sur le modèle de la loi Gayssot. Et le « CRAN (Conseil représentatif des associations noires) » s’est constitué sur le modèle du « CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) ». Les éléments les plus actifs, ou les plus visibles médiatiquement, de la population noire développent désormais une logique victimaire culpabilisatrice et revendicatrice.

Ils bénéficient aussi de puissants relais politiques et médiatiques. Signataire de l’« appel pour l’égalité réelle des chances », Carla Bruni-Sarkozy affirme : « Oui, il faut faire émerger l’immense potentiel de la nouvelle France. Pendant des années j’ai été une marraine de + SOS-Racisme +, j’ai aimé cette société multiculturelle, cette mini-France des potes. (…) La reconnaissance des cités par le pouvoir ne suffit pas. Les gens des cités doivent devenir le pouvoir, eux aussi. » [23]

La politique de discrimination positive y contribue, notamment dans le domaine médiatique. C’est ainsi qu’en septembre 2006, Harry Roselmack fut choisi comme présentateur du Journal du soir de « TF1 », en tant que Noir. Dans le prolongement de cette logique, la politique de discrimination positive est intensément pratiquée au « Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ». Michel Boyon, son président, se félicite ainsi de sa composition : « Aujourd’hui, cinq de ses membres du + CSA + sont des femmes : trois sont issues de la diversité » [24]. Effectivement, Christine Kelly et Emmanuel Gabla ont été choisis en tant que Noirs. Représentants 3% de la population française, les Noirs détiennent ainsi 22% de la représentation au « CSA ». Une situation dont le « CRAN » et le « Club Averroès » se sont félicités.

Certains toutefois trouvent qu’il faut aller plus loin encore. Claire Frachon, coordinatrice de l’ouvrage Médias et diversité, explique ainsi au site français « Afrik.com » : « Il faut (…) encourager les fictions. Encourager (…) des comédies qui mettent en scène des personnages issus de la diversité et qui traitent avec humour des sujets sensibles (…). Il faudrait donc faire changer les contenus. » [25]. La volonté de prise de contrôle des esprits est ainsi clairement affichée.

L’« immigration » noire apparaît ainsi en pleine expansion : démographique et psychologique, sociologique et politique. On comprend, dans ces conditions, qu’à peine nommé ministre de l’Immigration M. Besson ait pu, dans l’une de ses toutes premières déclarations, parlé de « l’invasion venue d’Afrique » [26]. Un lapsus révélateur !


UN CHANGEMENT DE POLITIQUE EST-IL POSSIBLE ?

Oui : mais à condition de revenir au réel et de changer de paradigmes idéologiques. Voici les lignes de force qui devraient être retenues :

– Regarder la réalité honnêtement ;

– Appliquer le principe de précaution aux politiques migratoires ;

– Eviter l’intégration à rebours et protéger les « minorités majoritaires » ;

– Affirmer sans complexe les valeurs civilisationnelles de la majorité des Français.

Mis à jour (Vendredi, 02 Avril 2010 23:24)

L'immigration noire africaine : un phénomène qui s'amplifie - Jean-Yves Le Gallou

C’est le mérite de l’Institut de géopolitique des populations d’avoir consacré son colloque du 23 avril 2009 à « L’Afrique en Europe : causes, conséquences, perspectives ».
La situation migratoire française se caractérise ainsi :
- l’immigration maghrébine se poursuit ;
- l’immigration chinoise commence ;
- l’immigration noire africaine s’amplifie.
L’immigration noire africaine : 1,1 million de personnes, plus de 40.000 entrées légales par an
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
– Selon l’Institut national d’études démographiques (INED), les immigrés sub-sahariens n’étaient que 20.000 en 1962 ; ils passent à 570.000 en 2004, « soit une multiplication par 27 en plus de 40 ans ».
– Abbas Bendali, économètre statisticien, ancien de Havas et fondateur du cabinet Solis Conseil, donne d’autres chiffres. En prenant en compte la deuxième génération, il estime à 1.080.000 le nombre de Noirs africains et à 757.000 les personnes originaires des DOM (TOM).
Or cette population s’accroît d’autant plus rapidement que les entrées s’accélèrent et que celles-ci se féminisent.
Le rapport de la Direction de la population et des migrations pour 2006 permet d’évaluer les entrées légales (études, migrations familiales, travail, statut accordé de réfugié et autres motifs de séjour, principalement la maladie) à 41.154 : 80% de ces immigrants venant des anciennes colonies françaises ; les autres, 20%, du reste de l’Afrique non maghrébine.
Et la féminisation de cette immigration s’accentue :
– parce que les femmes sont désormais concernées par l’immigration de travail (clandestine ou non) dans les services à la personne ;
– parce qu’elles utilisent de plus en plus souvent le subterfuge de la demande d’asile politique ;
– parce que l’ « immigration nuptiale » les concerne au premier chef.

Or il s’agit généralement de l’entrée de femmes en âge d’être mères et au taux de fécondité élevé (plus de trois enfants par femme pour les primo arrivantes).
Ceci est préoccupant : car, comme le montrent les difficultés scolaires, les violences de bandes dans les transports et les cités, sans même parler de la persistance de la polygamie (180.000 personnes concernées en France) et de l’excision, l’intégration des populations noires africaines se fait mal.
Le principe de précaution devrait donc conduire à interrompre ce processus migratoire.
Nous présentons ici la communication de Jean-Yves Le Gallou :
Polémia


« L’immigration noire africaine : un phénomène qui s’amplifie. »

Pour introduire cette communication, permettez-moi quelques remarques liminaires :
L’immigration noire, une immigration moins connue que l’immigration maghrébine.

1/ Travail, famille, nuptialité : les trois vagues d’immigration

D’abord l’immigration noire africaine est moins bien connue, moins documentée en tout cas, que l’immigration maghrébine ; celle-ci est de loin (je laisse ici de côté l’immigration européenne, bien sûr) la plus nombreuse et la plus ancienne. Il est toutefois intéressant de tirer brièvement des leçons historiques de cette immigration maghrébine.

Cette immigration maghrébine a connu trois vagues successives :

– une vague d’immigration de travail, à la fin des années 1960 et au début des années 1970 ; immigration pour partie régulière et pour partie clandestine ; la partie clandestine étant rapidement régularisée ;

– une vague d’immigration familiale dans la foulée des décisions prises par le couple exécutif Giscard/Chirac (1) en 1975 ; les épouses, les enfants, les mères et les soeurs sont alors venus rejoindre en France les hommes précédemment immigrés ;

– une vague d’immigration nuptiale, à partir des années 1992/95 ; arrivés à l’âge de se marier, beaucoup d’immigrés de la seconde génération (surtout les jeunes hommes d’ailleurs) vont chercher leur conjoint dans le pays d’origine de leurs parents et le font ensuite venir en France.

L’immigration maghrébine reste en 2007 (2) la première immigration : avec 60.501 titres de séjour, soit très précisément le tiers des 180.736 nouveaux titres de séjour délivrés. Pour près des trois quarts (72%), ces droits au séjour sont accordés au titre de l’immigration nuptiale ou familiale.

Or, loin de mieux s’intégrer au fur et à mesure que la durée de sa présence s’accroît, cette immigration maghrébine se rapproche, au contraire, et de plus en plus, de sa culture d’origine ; et ses revendications communautaires se multiplient : constructions de mosquées, exigences de repas hallal, pratique de plus en plus impérative du Ramadan, demandes de cimetières confessionnels.
(« Les Musulmans en France, une minorité de plus en plus nombreuse et de plus en plus visible » http://www.polemia.com/article.php?id=1713

2/ Immigration : les médias-mensonges rendent les faits difficiles à objectiver

Ma deuxième remarque préliminaire soulignera la difficulté qu’il y a à apprécier objectivement les faits en matière d’immigration. Avec la complicité d’experts complaisants, l’opinion est constamment abreuvée de médias-mensonges, parfois contradictoires d’ailleurs. Ainsi, pour l’immigration maghrébine hier et pour l’immigration noire aujourd’hui, deux discours médiatiques se sont succédé :

Premier discours : l’immigration est arrêtée et les immigrés s’ « intègrent » ; la première affirmation joue sur la confusion entre « étrangers » et « immigrés ». Or, quand il entre 180.000 étrangers supplémentaires (comme en 2007) et que 150.000 résidents étrangers accèdent à la nationalité française, le solde statistique du nombre des étrangers est quasiment nul ; mais la réalité de l’immigration, elle, a progressé ; surtout que, loin de s’assimiler à la société d’accueil, une large majorité des immigrés non européens se regroupent par affinités ethniques et civilisationnelles.

Dans un deuxième temps, le média-mensonge s’inverse : les mêmes qui affirmaient que l’immigration est arrêtée se mettent brutalement à grossir les chiffres des « minorités visibles », c’est-à-dire non européennes, pour revendiquer pour elles des places au soleil.

Ceci rend difficile une appréciation sereine de la réalité. Je vais pourtant m’efforcer de répondre à la question suivante : Combien y a-t-il de Noirs africains en France ?

570.000 immigrés sub-sahariens, en 2004 ?

Côté INED et INSEE, la tendance est toujours à l’euphémisation du phénomène migratoire. Paru en janvier 2009, le numéro 452 de Population et sociétés (3) titre « Les migrations d’Afrique sub-saharienne en Europe : un essor encore très limité » ; et d’affirmer qu’en 1999, clandestins compris, il y aurait eu en France 450.000 immigrés (c'est-à-dire étrangers et Français nés étrangers à l’étranger) sub-sahariens (4).

Population et sociétés note toutefois une forte accélération du phénomène migratoire :

– les immigrés sub-sahariens n’étaient que 20.000 en 1962 ; ils passent à 570.000 en 2004, « soit une multiplication par 27 en plus de 40 ans » ;
– et « entre 1994 et 2004 la part des immigrations en provenance d’Afrique sub-saharienne est passée de 10% à 17% de l’ensemble des entrées », notamment du fait de nombreuses régularisations.

Toutefois, ces chiffres ne représentent manifestement qu’une partie de la réalité : Le Monde du 25 novembre 2008 annonce que « fort de ces 100.000 ressortissants installés dans l’Hexagone, Bamako a toujours refusé (…) de signer l’accord sur l’immigration concertée que Paris lui propose avec insistance ». Il est vrai que Montreuil est la deuxième ville malienne du monde…


1,1 million de Noirs africains, 2 millions de Noirs

En fait, les statistiques officielles sur les « immigrés » ne représentent pas la réalité ethnoculturelle pour au moins trois raisons : elles sous-estiment le nombre des clandestins ; elles ne prennent pas en compte la seconde génération immigrée, née en France et binationale, française au regard du Code de la nationalité française, noire africaine au regard du Code de la nationalité du pays d’origine ; enfin, elles ignorent la troisième génération.

Abbas Bendali, économètre statisticien, ancien de Havas et fondateur du cabinet Solis Conseil, donne d’autres chiffres (5). En partant des statistiques de l’INED et de l’INSEE mais en prenant en compte la deuxième génération, Abbas Bendali estime à 1.080.000 le nombre de Noirs africains et à 757.000 les personnes originaires des DOM (TOM) ; soit, si l’on accepte la terminologie du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), 2 millions de Noirs présents en métropole.

L’immigration noire africaine représenterait donc 3% de la population métropolitaine. Mais plus encore que son nombre en valeur absolue, c’est la dynamique de son développement qui doit être prise en compte :
– c’est cinquante fois plus qu’en 1960 ;
– et c’est une immigration qui se renforce rapidement.

Plus de 40.000 entrées légales par an

Observons d’abord que l’INED et l’INSEE estiment entre 9 et 11% le pourcentage d’immigrés, présents en France, en provenance d’Afrique sub-saharienne ; or, en 2004, ces mêmes immigrés représentaient 17% des entrées légales nouvelles.

Des entrées qui semblent en voie d’accélération rapide. Le rapport de la Direction de la population et des migrations pour 2006 permet d’évaluer les entrées légales (études, migrations familiales, travail, statut accordé de réfugié et autres motifs de séjour, principalement la maladie) à 41.154 : 80% de ces immigrants venant des anciennes colonies françaises ; les autres 20% du reste de l’Afrique non maghrébine. Ce rapport, qui est encore disponible sur Internet (6) mais dont la version papier a été pilonnée, n’a pas d’équivalent aussi détaillé pour 2007 et 2008.

La dynamique de l’immigration clandestine africaine

Une partie de ces nouveaux immigrés légaux est issue de la clandestinité. Or celle-ci puise sa source :

– dans les entrées de court séjour, non suivies de départ ; or le nombre de visas accordés à des ressortissants des pays africains, hors Maghreb, s’établit à un niveau élevé : 306.234 (7) en 2007, un chiffre voisin de celui accordé aux ressortissants des pays du Maghreb (337.734) ;

– dans les demandes de statut d’asile politique ; statut refusé dans 80 à 90% des cas mais créant des « déboutés du droit d’asile » rarement reconduits à la frontière ; or les demandeurs d’asile africains sont très nombreux : 7.075 en 2007 (8) en prenant seulement en compte les principaux pays concernés : la Mauritanie, le Soudan, la Corne de l’Afrique, la Guinée Conakry, le Nigeria, l’Angola, la Côte d’Ivoire et surtout les deux républiques du Congo. Un phénomène qui semble avoir pris une ampleur supplémentaire en 2008 : sur les dix premiers mois de 2008, le nombre total de demandes reçues par l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a progressé de 15,4% par rapport à l’année précédente ; et les progressions les plus fortes concernent, là aussi, des pays d’Afrique : les Comores (par 15 fois), le Mali (par 6 fois), la Guinée (par 1,27 fois) (9).

Le séjour irrégulier : une voie pérenne d’immigration

S’agissant de l’Afrique Noire, le séjour irrégulier est une voie importante d’une immigration qui tend à devenir pérenne et croissante :

– d’abord parce que les clandestins finissent souvent par être régularisés (à hauteur de 30.000 régularisations annuelles) : cette politique encourage la venue de nouveaux clandestins ;

– ensuite parce que, dans le souci d’obtenir plus facilement des gouvernements africains des autorisations de réadmission (des clandestins reconduits à la frontière), le gouvernement français a négocié des accords avec certains pays (le Gabon, le Sénégal, le Congo, le Bénin, le Burkina Faso) ; ces accords ouvrent de nouvelles voies d’immigration légale. Or il est faux de croire que les régularisations et l’immigration légale tarissent les flots d’immigrés clandestins ; en effet, la main d’oeuvre clandestine reste la plus docile et la moins payée, elle est donc économiquement la plus compétitive. Ainsi le gouvernement Jospin procéda de 1997 à 1999 à de nombreuses régularisations d’étrangers clandestins, en particulier africains ; cela s’accompagna d’une poursuite des entrées clandestines et d’un taux de chômage important des résidents légaux : à hauteur de 36,80% en 1999 pour les Africains des ex-colonies françaises (10).

Une féminisation croissante de l’immigration africaine

L’immigration africaine, qui est pour partie une immigration de travailleurs (clandestins ou non), reste à majorité masculine. Elle est toutefois plus fortement féminisée que l’immigration maghrébine à ses débuts, pour au moins trois raisons :

– Les emplois occupés dans le bâtiment ou la restauration sont principalement masculins ; il n’en va pas de même dans les services à la personne (ménagers ou de soins) ; il y a là un important volant d’emplois africains féminins. D’ailleurs, les campagnes médiatiques en faveur de la régularisation des clandestins qui ont longtemps été centrées sur les hommes concernent désormais les femmes : Ana Azaria, présidente de Femmes-égalité, a triomphalement annoncé, le 8 mars dernier, la régularisation de 93 « travailleuses sans papiers » (11) et souligne que les demandes pour les emplois de gardes d’enfants et des personnes âgées étaient élevées ;

– Les femmes sont de plus en plus nombreuses à être candidates à l’asile politique (plus de 35% des demandeurs), en particulier parmi les demandeurs en provenance de pays africains ; de nombreuses femmes font valoir leur demande d’asile au titre de la « protection subsidiaire » et avancent des risques de mariage forcé, de mariage polygame ou d’excision pour les fillettes, une « protection subsidiaire » qui pourrait avoir des conséquences démographiques considérables si les déclarations de Nicolas Sarkozy en date du 29 mai 2007 étaient mises en oeuvre : « A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française. »

– enfin, l’ « immigration nuptiale » est la troisième cause de féminisation de l’immigration ; par « immigration nuptiale » nous entendons les « conjoints de Français » qui rejoignent leur épouse (ou plus généralement époux) en France, l’époux français étant généralement un binational qui a choisi de se marier avec un ressortissant du pays d’origine de ses parents. En 2005 plus de 80% des 13.974 (12) bénéficiaires africains (hors Maghreb) d’un titre de séjour « vie privée et familiale » étaient dans ce cas. Cette « immigration nuptiale » est en pleine explosion : ainsi, de 1994 à 2005, le nombre des mariages entre un Français et un(e) ressortissant(e) du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Mali ou du Sénégal a progressé de 288% (13). Ceci se conclut souvent par des accessions à la nationalité française : de 2003 à 2007, 13.989 Malgaches, Camerounais(es), Sénégalais(es) et Ivoirien(nes) ont ainsi accédé à la nationalité française.

Cette féminisation globale de l’immigration africaine est lourde de conséquences démographiques car elle concerne principalement des jeunes femmes en âge d’être mères et avec un taux de fécondité, y compris en France, élevé (de l’ordre de 3 enfants par femme) (14).

Les difficultés d’intégration de l’immigration noire africaine

Dans Immigration : l’illusion de l’intégration, Polémia a montré que, loin de s’intégrer, beaucoup d’immigrés avaient tendance à se réenraciner dans leur culture et leur civilisation d’origine. Cela a été amplement démontré s’agissant des immigrations maghrébines : http://www.polemia.com/article.php?id=1730.
Ceci est vrai aussi des populations noires africaines.

Celles-ci contribuent, comme beaucoup de Maghrébins, au développement de l’islam et aux revendications identitaires islamiques : même si tous les Africains noirs ne sont pas musulmans – certains étant animistes, d’autres chrétiens, parfois catholiques, de plus en plus souvent baptistes –, néanmoins l’immigration africaine noire est l’une des causes du développement en France des sectes protestantes baptistes et de l’islam des banlieues.

La polygamie concerne 180.000 personnes en France

Certaines ethnies africaines apportent avec elles des pratiques qui ne vont pas sans poser de problèmes familiaux et sociaux ; tel est le cas de la polygamie qui concerne entre 8.000 et 15.000 ménages selon le ministère des Affaires sociales, 10.000 selon l’INED en 1995 ; de 10.000 à 20.000 selon le ministère de l’Intérieur ; des chiffres sous-estimés puisqu’en avril 2008 le Secrétariat général de l’immigration estime à 180.000 le nombre de personnes vivant en France dans des familles polygames (15). Un ministre de la République, Gérard Larcher, aujourd’hui président du Sénat, attribua même aux enfants des familles polygames une responsabilité majeure dans les émeutes de l’automne 2005. Quelle qu’ait été la réalité des faits, il est clair que la polygamie africaine ne va pas sans créer des difficultés aux bailleurs sociaux et aux habitants des HLM.

L’excision : une pratique africaine présente en France

D’autres ethnies africaines, venant du Mali, de Guinée, du Soudan ou de la Corne de l’Afrique ont apporté avec elles la pratique de l’excision qui heurte profondément les sensibilités européennes.

Selon la revue de l’INED, Population et sociétés (16), « le nombre de femmes concernées en France reste mal connu ; les mutilations sexuelles touchent des migrantes mais aussi des enfants nés en France de parents originaires des pays où l’excision est encore pratiquée (…). Le seul chiffrage possible concerne la population adulte âgée de 18 ans ou plus. Moyennant quelques hypothèses, on peut estimer qu’il y a en France, en 2004, environ 50.000 femmes adultes excisées ». Et il reste courant que des fillettes nées en France soient encore aujourd’hui excisées, soit en France, soit dans le pays d’origine de leurs parents. Une dizaine d’hôpitaux et de cliniques françaises proposent même des chirurgies réparatrices. Le gouvernement a d’ailleurs lancé, le 14 avril 2009, une campagne nationale de communication pour lutter «contre les mariages forcés et les mutilations sexuelles». Malheureusement, la campagne gouvernementale contre ces « gestes de barbarie », commence par l’énoncé d’une contrevérité : fustigeant ces «archaïsmes» et ces «pratiques d’un autre âge», Valérie Letard, secrétaire d’Etat à la Solidarité, n’hésite pas à affirmer (17) : « Mariages forcés et mutilations sexuelles (…) ne sont pas l’apanage d’une culture particulière (…). Je me refuse à stigmatiser une catégorie sociale et religieuse. » Ce qui est évidemment un déni de réalité car ces pratiques mutilantes sont ethniquement identifiées comme étant celles de certaines populations d’Afrique Noire.

Constances et diversités des cultures africaines

Indépendamment de la polygamie et des mutilations sexuelles, la culture africaine présente des particularités qui, sans être spécialement choquantes pour un esprit européen, n’en posent pas moins des problèmes de cohabitation des mentalités.

Ainsi la revue officielle du ministère de l’Intérieur, Civique (18), n’hésite pas à légender ainsi une photo : « Les prostituées africaines par peur de la magie ne parlent pas aux policiers. » Et dans une étude publiée par le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, M. Kabangu Muanza (19), docteur en psychologie du travail, souligne les traits principaux de la culture africaine. Il évoque notamment : l’esprit communautaire, la domination masculine, la parenté élargie (plus sociale que biologique), l’oralité, le rapport incertain au temps. Tous ces traits sont en soi respectables mais leur confrontation avec la société française individualiste, de règle écrite, à parenté réduite et à maîtrise du temps ne sont pas sans poser des problèmes : tant dans les rapports de voisinage que d’emploi.

A fortiori par rapport aux normes légales : ainsi l’exigence d’un séjour régulier, limité dans le temps, fondé sur des écrits authentiques et n’ouvrant des prestations qu’à des individus dûment répertoriés, se comprend bien dans une logique française ; beaucoup plus mal dans une logique africaine. La clandestinité pénalement répréhensible au regard des lois françaises n’est pas forcément comprise de la même manière par beaucoup d’immigrés africains. D’où de nombreuses fraudes sociales et la sur-occupation de nombreux appartements créant évidemment des conflits avec la population d’accueil.

Immigration noire africaine, irrespect de la loi et violences

Selon les statistiques pénitentiaires, au 31 décembre 2006 il y avait dans les prisons françaises 1.827 étrangers africains (hors Maghreb) (20) détenus, soit 3% de la population pénale. Or, selon les statistiques officielles, les étrangers noirs africains ne représentent que 0,6% de la population française. Ils ont donc un taux de détention cinq fois supérieur à la moyenne des résidents français. Toutefois ces chiffres mesurent imparfaitement la situation. En effet, toujours selon les statistiques pénales, les étrangers non européens représentent moins de 15% des détenus… alors que plus de 50% des prisonniers sont musulmans (21). Dans les faits, les prisons françaises sont très fortement occupées par les immigrés de la seconde, voire de la troisième génération, juridiquement français grâce à la bi-nationalité mais principalement d’origine maghrébine ou noire.

Lors des émeutes de 2005 (à la suite de la mort accidentelle de deux jeunes immigrés entrés frauduleusement dans un transformateur électrique) comme de 2007 (à la suite de la mort dans une collision de la route de deux jeunes immigrés conduisant illégalement une mini-moto), les jeunes Noirs africains furent nombreux parmi les émeutiers. L’un des ministres du gouvernement Villepin, Gérard Larcher, fit indirectement allusion à l’origine raciale de beaucoup d’émeutiers en parlant « d’enfants de polygames ».

La réalité est effectivement là : dans les émeutes qui bouleversèrent les banlieues en 2005 (affaire de Clichy-sous-Bois) et en 2007 (affaire de Villiers-le-Bel) beaucoup de jeunes originaires d’Afrique Noire jouèrent un rôle important. Tout comme dans les bagarres de bandes et les agressions de lycée, ce qui explique l’évocation fréquente dans les faits divers d’armes exotiques comme la machette. Il y a là incontestablement un souci majeur en termes de sécurité publique qu’un nouveau dispositif législatif ne parviendra pas à régler.

Immigration noire africaine : emprise physique des bandes et domination psychologique

Même si le phénomène est difficile à quantifier, tout concourt à créer le sentiment d’une domination physique africaine dans les banlieues et les transports publics.

Il y a d’abord, dans les collèges, une plus grande précocité physiologique des jeunes Africains par rapport à leurs condisciples européens. Il y a aussi le regroupement fréquent des jeunes Africains en bandes. Certes, il arrive que certaines bandes soient ethniquement mixtes mais elles ont comme chef un immigré d’origine dans la quasi-totalité des cas.

A cela il faut ajouter le recrutement préférentiel par les grandes surfaces commerciales de vigiles d’origine africaine. Tout se passe comme si, au nom de « l’antiracisme », un Blanc pouvait difficilement surveiller un Noir alors qu’a contrario un Européen pouvait difficilement se soustraire au contrôle d’un Africain, sauf à courir le risque de s’exposer à l’accusation de racisme.

Ajoutons qu’il y a souvent une relation entre les vigiles et les bandes, les supermarchés et les sociétés de sécurité recrutant parfois leurs gardiens parmi les groupes susceptibles de les spolier, et dont ils achètent ainsi la « protection », renforçant de fait l’emprise des bandes sur les territoires, et au-delà même de leurs territoires puisque les magasins situés dans les quartiers à large majorité européenne sont aussi souvent « protégés » par des agents de sécurité noirs. A contrario, les jeunes Blancs se trouvent de fait éliminés des métiers de la protection et de la sécurité et n’ont pas l’occasion d’acquérir les techniques de défense.

Ce déséquilibre est renforcé par les images véhiculées par les médias : notamment lors des spectacles sportifs qui mettent délibérément en avant les joueurs issus d’Afrique, sans que cela soit techniquement justifié. Ainsi, lors de la Coupe du monde de 2002, l’équipe de France principalement composée de joueurs noirs avait été éliminée par l’équipe du Danemark exclusivement composée de joueurs européens.

L’impact des vedettes sportives est ensuite démultiplié par les images publicitaires qui les marchandisent. Ainsi, alors que la société européenne se féminise (22), tout est fait pour associer l’image du Noir et celle de la virilité, les attitudes viriles des jeunes Blancs, quand elles subsistent, étant souvent l’objet d’une stigmatisation de la part des médias et de l’appareil d’Etat, au nom, là encore, de la lutte contre le racisme. Les rares bandes ethniques blanches, vite qualifiées de « skinheads », sont l’objet d’une répression sélective particulièrement sévère.

Immigration noire : culpabilisation et emprise sur les esprits

La présence en France d’une population noire de plus en plus nombreuse s’accompagne d’une culpabilisation croissante des Français au nom du souvenir de la colonisation et de l’esclavage. Député de Guyane, Christiane Taubira a même fait voter une loi mémorielle sur le modèle de la loi Gayssot. Et le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) s’est constitué sur le modèle du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). Les éléments les plus actifs, ou les plus visibles médiatiquement, de la population noire développent désormais une logique victimaire culpabilisatrice et revendicatrice.

Ils bénéficient aussi de puissants relais politiques et médiatiques. Signataire de l’ « appel pour l’égalité réelle des chances », Carla Bruni-Sarkozy affirme : « Oui, il faut faire émerger l’immense potentiel de la nouvelle France. Pendant des années j’ai été une marraine de SOS-Racisme, j’ai aimé cette société multiculturelle, cette mini-France des potes. (…) La reconnaissance des cités par le pouvoir ne suffit pas. Les gens des cités doivent devenir le pouvoir, eux aussi. » (23)

La politique de discrimination positive y contribue, notamment dans le domaine médiatique. C’est ainsi qu’en septembre 2006, Harry Roselmack fut choisi comme présentateur du Journal du soir de TF1, en tant que Noir. Dans le prolongement de cette logique, la politique de discrimination positive est intensément pratiquée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Michel Boyon, son président, se félicite ainsi de sa composition : « Aujourd’hui, cinq de ses membres [du CSA] sont des femmes : trois sont issues de la diversité » (24). Effectivement, Christine Kelly et Emmanuel Gabla ont été choisis en tant que Noirs. Représentants 3% de la population française, les Noirs détiennent ainsi 22% de la représentation au CSA. Une situation dont le CRAN et le Club Averroès se sont félicités.

Certains toutefois trouvent qu’il faut aller plus loin encore. Claire Frachon, coordinatrice de l’ouvrage Médias et diversité, explique ainsi au site français Afrik.com : « Il faut (…) encourager les fictions. Encourager (…) des comédies qui mettent en scène des personnages issus de la diversité et qui traitent avec humour des sujets sensibles (…). Il faudrait donc faire changer les contenus. » (25). La volonté de prise de contrôle des esprits est ainsi clairement affichée.

L’immigration noire apparaît ainsi en pleine expansion : démographique et psychologique, sociologique et politique. On comprend, dans ces conditions, qu’à peine nommé ministre de l’Immigration M. Besson ait pu, dans l’une de ses toutes premières déclarations, parlé de « l’invasion venue d’Afrique » (26). Un lapsus révélateur !

Un changement de politique est-il possible ?

Oui : mais à condition de revenir au réel et de changer de paradigmes idéologiques. Voici les lignes de force qui devraient être retenues :

– Regarder la réalité honnêtement ;
– Appliquer le principe de précaution aux politiques migratoires ;
– Eviter l’intégration à rebours et protéger les « minorités majoritaires » ;
– Affirmer sans complexe les valeurs civilisationnelles de la majorité des Français.


Jean-Yves Le Gallou
Institut de géopolitique des populations
Communication du 23 avril 2009

Polémia

Notes :

(1) Voir Yves-Marie Laulan, Le Couple Giscard-Chirac/ Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974/1976 :
http://www.polemia.com/article.php?id=1850

(2) Rapport au Parlement du Comité interministériel de contrôle de l’immigration pour 2007 :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/094000036/0000.pdf

(3) http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_so

(4) Compte tenu des différences de définition statistique nous évoquerons dans cette étude les Africains hors Maghreb comme sub-sahariens ou nous distinguerons hors Maghreb les ressortissants des ex-colonies françaises et les autres Africains.

(5) http://www.afrik.com/article16248.html

(6) http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/KhhYbZSh

(7) Rapport au Parlement, op. cit.

(8) Rapport au Parlement, op. cit.

(9) Rapport annuel de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) :
http://www.ofpra.gouv.fr/documents/Rapport_OFPRA_2007_BD.pdf
http://www.ofpra.gouv.fr/documents/OFPRA_Rapport_2005.pdf

(10) INSEE, Recensement de population.

(11) AFP, 9 mars 2009.

(12) Haut Conseil à l’Intégration. Rapport statistique pour 2005 :
http://www.hci.gouv.fr/IMG/pdf/RAPPORTStat2006.pdf

(13) Rapport au Parlement sur le contrôle de l’immigration pour 2007 :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000232/0000.pdf

(14) « Des indices de fécondité différenciés selon les communautés d'origine : facteurs et conséquences », par Philippe Bourcier de Carbon : http://www.polemia.com/article.php?id=1272

(15) Selon Francis Etienne, directeur de l’Immigration, déclaration devant les anciens élèves de l’ENA, le 23 mars 2009.

(16) N° 438, octobre 2007.

(17) http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse/breves/presentation-campagne-communication-lutte-contre-mariages-forces-excision.html

(18) Numéro de juin/juillet 2008.

(19) « L’immigration africaine en France : ses diversités et ses constantes culturelles »
http://casnav.scola.ac-paris.fr/util/telechargement.php?chemin=conf&Fichier_a_telecharger=immigration_africaine.pdf
(20) Statistiques pénitentiaires.
(21) Selon Pascal Clément, garde des Sceaux, le 16 septembre 2006.

(22) Voir Eric Zemmour, Le Premier Sexe :
http://www.polemia.com/article.php?id=1196

(23) Le Journal du dimanche, 8 novembre 2008 :
http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200845/carla-bruni-sarkozy-il-faut-aider-les-elites-a-changer_163651.html
(24) Le Figaro, 3 février 2008.
(25) http://www.afrik.com/article16286.html
(26) Le 25 janvier 2009 :
http://www.liberation.fr/politiques/0101314791-l-invasion-venue-d-afrique-le-vilain-lapsus-d-eric-besson






Jean-Yves Le Gallou



Le : 26 Avril 2009

Immigration : la Haut Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU critique France et Italie - Par Le Monde

La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a critiqué, lundi 30 mai, la "rhétorique mise en place ces derniers mois, en particulier en Italie et en France" tendant à dépeindre les migrants "comme un fardeau dont il conviendrait de se décharger sur d'autres"



Dans son discours à l'ouverture de la 17e session du Conseil des droits de l'homme, la responsable onusienne a évoqué les récents événements en Afrique du Nord, "qui une fois de plus ont démontré la vulnérabilité des migrants" qui sont "soumis à la violence et la discrimination".



Elle s'est par ailleurs élevée contre la "réponse réflexe" mise en place "dans l'espace Schengen en général et dans certains pays particuliers comme le Danemark", qui a annoncé récemment sa décision de rétablir des contrôles douaniers permanents à ses frontières nationales.



Cette "réponse à la crise actuelle ne répond pas au vrai défi de travailler ensemble pour assurer le respect de tous les droits des personnes, où qu'elles se trouvent et quelle que soit la manière dont elles sont arrivées" a-t-elle dit.



"Il est important de rappeler que la charge d'accueillir les migrants, les réfugiés et les autres personnes déplacées fuyant les troubles en Afrique du Nord continue d'affecter de manière disproportionnée les pays de la région", a ajouté Navi Pillay.



La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a estimé qu'il était "temps que tous les pays affrontant ces défis, dont les pays de l'Union européenne, apportent un soutien efficace dans le respect de leurs obligations internationales".

Auteur : Le Monde

samedi 28 mai 2011

France - Guéant et Mariani ciblent les enfants d'immigrés : honteux ! - Par Le Post

Après le ministre de l'Intérieur qui pense que "les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés", le secrétaire d'Etat aux Transports en a lâché une belle à son tour...

Tiens, on se paye encore des immigrés à ce que je vois, et des enfants qui plus est !

Est-ce le diner avec Marine Le Pen à Paris (révélé par Le Canard Enchainé et démenti par l'intéressé) qui décomplexe Mariani, au point de s'en prendre à des enfants ?

Après le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui a affirmé le 22 mai dernier que "les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés", le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a également ciblé les enfants d'immigrés.

Invité du Talk Orange-Le Figaro vendredi, Thierry Mariani a estimé que "Claude Guéant rappelait une évidence, sincèrement qui peut croire que l'intégration marche bien aujourd'hui ?". Avant de lancer : "On voit très bien quand même qu'une bonne partie des jeunes qui ont des problèmes sont des jeunes issus de l'immigration. Il ne s'agit pas de les stigmatiser, moi j'ai envie qu'ils réussissent."

Quelle lâcheté, tout comme pour Guéant, décidément pas à son premier coup ! Et dire que les décomplexés de l'UMP remettent ça en juin avec une "convention" sur l'immigration...

Et si on inversait les rôles, en fustigeant la baronnie et la bourgeoisie qui fixe les règles aux pauvres et exploitent la misère humaine tout en concentrant tous les privilèges pour les mêmes ?

On a parqué où les immigrés ? Dans les banlieues, et avant, les tours n'existaient pas ! C'était des bidonvilles, qu'on retrouve dans certains endroits. On a fait venir de la main d'oeuvre après la guerre pour reconstruire la France, des gens à qui on a toujours fait comprendre que quoiqu'ils fassent, ils ne seront jamais des Français à part entière. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd !

Quand des jeunes se démènent dans leurs études, obtiennent le BAC ( +5 pour certains ) et poursuivent de grandes études, et qui malgré cela n'obtiennent rien à cause de leur lieu d'habitation, de leur nom ou de leur couleur de peau ( n'en déplaise aux Zemmouriens, c'est la réalité), ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd non plus ! A quoi bon, pour un ado qui récupère des profs pas motivés ou peu expérimentés, voire les deux, désespérés, bosser quand il connaît d'avance l'issue ?

C'est vrai, ce n'est pas comme à Avignon ou dans le XVIème arrondissement Parisien, où on place les enfants dans des écoles privées huppées, où papa-maman financent des vacances en Italie, en Espagne ou ailleurs quand ce n'est pas le permis ou la voiture, certains atterissent directement à la préfecture ou dans un cabinet linistériel en sortant de l'école, ce qui ne fait pas d'eux des gens respectables et on se dit que lorsque l'on voit l'état de la France, certains sont disqualifiés pour donner des leçons surtout qu'ils sont les héritiers des responsables de la politique de l'échec et de l'exclusion qu'ils ont eux mêmes provoqués.

Mais qui fustige-t-on ? Des enfants !!! Des enfants d'immigrés ! Je me retiens, mais je me dis, que, quand même, nous sommes entourés d'une belle bande de lâches ! Pas foutus d'assumer leurs erreurs, ils se confortent, en vue de l'élection approchant, de tenir un discours de haine (on ne les compte plus ) afin de diviser encore et de monter un climat d'hostilité entre les Français. On peut légitimement penser que les tenants de la pensée Zemourro-Buissonniste sont encore à côté de la plaque et ne comprennent rien à rien.

A chaque fois qu'ils jouent à ce petit jeu sordide, ça profite à Marine Le Pen, car l'électeur FN préfère l'original à la copie. Il faut l'expliquer en Chinois pour qu'ils intègrent ça définitivement dans leur esprit, ou en Coréen ? A moins qu'effectivement, ils sont décomplexés comme ils le disent, et sans vouloir citer l'ami du Président, après le lâcher de ce que vous savez, nous avons droit à un lâcher de beaufs racistes depuis 2010 !!!

Que la droite républicaine décide enfin de faire un putsch au sein de l'UMP et d'exiger à Nicolas Sarkozy de stopper cette folie néfaste pour le pays et cette folie collective qui coûtera cher, excessivement cher à la France qui mettra un bon bout de temps à s'en relever !

Auteur: Le Post

vendredi 27 mai 2011

Immigration : le Canada, le nouvel eldorado des Africains - Par Gaynde

Aujourd’hui, la question de l’émigration des Africains à l’étranger est aussi vaste que la diversité des populations qui s’engagent dans cette aventure périlleuse et les raisons qui sous-tendent cet exode. Partir de chez soi vers d’autres horizons pour bâtir sa vie et laisser derrière soi des années passées auprès des siens est un acte de courage à l'issue incertaine. Est-ce la vision d'un certain idéal que l'on se fait d’un nouveau monde qui nous pousse à plier bagages pour aller voir ailleurs ?

La quête de nouvelles opportunités d’emplois et de meilleures conditions de vie sont autant de raisons existentielles suffisantes pour émigrer. Parfois nous n’avons pas le choix. Il faut partir pour trouver refuge, partir pour avoir la vie sauve car son environnement est devenu malsain et invivable. Les conflits font des ravages avec leurs cortèges de déplacés vers des destinations incertaines. D’autres empruntent des embarcations de fortunes, et en dépit des dangers qui les menacent, s’obstinent à vouloir traverser les hautes mers. Pour eux, l’optimisme d’un avenir peut-être meilleur s’est changé en un fatalisme qui défie toute rationalité. Coûte que coûte, il faut traverser les vagues au péril de sa vie. Pour ces aventuriers, il est hors de question de continuer à vivre la vie de débauche dans leur pays d'origine.

Ainsi, nombreux sont les Africains qui partent des campagnes vers la ville pour tenter leur chance, d’autres réussissent à partir de leur pays vers d’autres cieux. Plus traditionnellement, nous connaissons l’Europe et ses anciennes métropoles coloniales comme Paris, Londres, Bruxelles ou encore Lisbonne. Depuis lors les immigrants africains ont afflué vers des quartiers qui se sont ghettoisés avec le temps, et d’autres ont réussi tant bien que mal à devenir des membres intégrés de leurs sociétés d’accueil.

Outre atlantique, plusieurs villes d’Amérique du Nord comme New-York ou Washington DC sont des chefs-lieux de l’immigration africaine. Ceci étant depuis une vingtaine d’années le Canada est aussi une des destinations privilégiées dans le choix des Africains. Les stéréotypes véhiculés des hivers insoutenables durant lesquels les doigts peuvent gelés sur place n’ont pas pour autant découragé cette immigration relativement récente qui cherche à se faire une place dans ce pays dont la superficie est la deuxième plus grande du monde. Reconnu comme terre d’immigration depuis sa fondation en 1867, le Canada est un creuset multiethnique et multiculturel qui s’est constitué au fil des vagues d’immigration venues d’Europe.

Habité à l’origine par les indiens des Amériques plus communément appelés les Premières Nations (Algonquins, Iroquois, Cree…) le Canada commença à se dévoiler aux explorateurs et aux commerçants de fourrure à partir du 16e siècle. Un peu plus tard vers 1600-1605, le mystérieux Mathieu da Costa, navigateur de l’explorateur Samuel de Champlain et interprète, fut le premier Africain qui foula le sol canadien. Voyageur aventurier ou pirate repenti, d’où lui venaient ses connaissances géographiques du nouveau monde ?

Les annales de l’histoire canadienne expliquent difficilement jusqu’à nos jours le fait qu’il parlait plusieurs dialectes amérindiens et qu’il connaissait déjà le savoir-faire commercial qui permettait les échanges avec les indigènes mais nul ne peut ignorer sa contribution indispensable à l’établissement des comptoirs européens au Canada. Aussi, de nombreuses questions exigent d’être élucidées quant à l’arrivée des Africains au Canada depuis le temps de Mathieu da Costa. Historiquement le Canada ne fut jamais totalement impliqué dans la Traite transatlantique des esclaves.

Les réticences du gouvernement canadien à reconnaitre son rôle passé dans ce trafic humain se sont toujours traduites par un discours minimaliste. Par exemple les esclaves africains étaient officiellement considérés des servants au même titre que les Amérindiens, donc ils n’étaient pas de la même condition que les Africains aux Etats-Unis ou aux Antilles. Ce genre d’artifice discursif a pendant longtemps handicapé l’historiographie de l’immigration des Africains au Canada bien que les épisodes les plus saillants aient réussi à faire leurs marques en dépit de tout.

Sous la tutelle de la Couronne britannique les Black Loyalists, ces esclaves africains qui avaient combattu pendant la guerre d’indépendance américaine sur promesse de leur émancipation et d’un pécule, migrèrent au Canada vers 1782-1783 après la victoire des séparatistes. Ils constituèrent la première vague d’immigrants d’ascendance africaine au Canada. En 1792 en provenance de la Jamaïque une communauté de Neg’Marrons, ces farouches combattants de la liberté, débarqua des navires britanniques en Nouvelle-Ecosse dans l’Est du Canada.

Après leur capture ils avaient été conduit jusque là pour être soumis au travail forcé mais leur résistance et leur insoumission même en territoire canadien leur values d‘être déportés sur leur terre mère, l’Afrique, au grand dam des autorités britanniques. Ce sont près de 1.200 esclaves africains venant du Canada qui s’installeront en Sierra Leone à la fin de l’année 1792 constituant ainsi la première communauté Kriol du pays.
La seconde immigration d’Africains et d’esclaves d’ascendance africaine au Canada aura lieu entre 1795 et 1840 lorsqu’un réseau clandestin de communication, de routes camouflées dans les marais et les montagnes, de personnes-ressources, appelé le Underground Railroad, s’établira depuis la rivière Mississipi jusqu’au Canada.

Il permettra à des milliers de fugitifs de traverser la frontière et de venir s’installer au Canada. Des communautés afro-canadiennes vont naitre de cette immigration clandestine dans les provinces de l’Ontario et de la Nouvelle-Ecosse principalement, dont Africville près de Halifax dans ladite province de Nouvelle-Ecosse, qui restera l’une des communautés les plus célèbres. A titre d’indication ce survol historique donne un aperçu des divers chemins qu’a emprunté l’immigration africaine au Canada depuis le 17e siècle. Il permet de constater que les Afro-canadiens ont une trajectoire certes distincte mais très proches de celles des esclaves déportés aux États-Unis et aux Antilles. La population d’ascendance africaine aura toujours constitué près de 1% à 2% de la population totale au Canada. La lente gestation et l’éclosion de cette identité composite sur plusieurs siècles va s’intégrer tant bien que mal dans la carte démographique et sociale du pays.

Le racisme flagrant et la discrimination des populations blanches envers les Afro-canadiens (qu’ils soient des Africains ou des descendants d’esclaves) vont les reclure aux derniers rangs des échelons socio-économiques. Les Afro-américains fuyant l’ère de discrimination aux Etats-Unis à partir de 1860, qui s’installeront dans les provinces de l’Alberta ou du Saskatchewan dans l’Ouest canadien seront ostracisés par les populations locales. Entre autre Africville mentionnée ci-haut deviendra par décision administrative le dépotoir principal de la ville de Halifax.


Les conditions d’insalubrité et le manque d’approvisionnement en électricité, en eau potable seront des conséquences du dédain exprimé par les autorités envers des citoyens canadiens d’origine africaine. Africville fermera au début des années 1960. Il faudra attendre les changements des lois de l’immigration canadienne en 1967 pour que le Canada représente de nouvelles opportunités pour les étrangers qui s’y installent. Le gouvernement passera de l’ancien système de préférence blanche européenne pour l’immigration, au système de points en vigueur jusqu’aujourd’hui. Les critères plus impartiaux tels que: parler l’une des deux langues officielles (anglais ou français), ne pas être trop jeune ou trop vieux pour travailler, entreprendre une démarche de recherche d’emploi, avoir un proche ou un membre de la famille qui y réside légalement, avoir un niveau de scolarisation satisfaisant….s’évaluent sur une échelle de 0 à 15 points et permettent de déterminer l’admissibilité au pays.

Plus précisément, en 1978 de nouvelles catégories d’immigrants sont pris en compte, à savoir les réfugiés, les familles, les immigrants indépendants… et à partir des années 1980, les investisseurs. Les difficultés économiques et politiques accentuées par la crise des ajustements structurels de la décennie 1980-1990 vont occasionner l’émigration des Africains pour le Canada. Ce sont donc principalement des immigrants avec un certain niveau de scolarisation et professionnalisation et qui cherchent une meilleure situation, ou alors des réfugiés fuyant les instabilités structurelles et conjoncturelles qui s’installeront à partir des années 1980 surtout dans les métropoles de Toronto, Montréal et Vancouver.

L’immigration des Africains restera faible par rapport aux autres pays, elle est dite non-traditionnelle. Des difficultés qui surgissent quant au logement pour les nouveaux arrivants se répercutent sur l’intégration sociale, en plus de la discrimination à l’emploi. Jusqu’à nos jours les questions de la reconnaissance des compétences et de l’équivalence de diplôme restent épineuses car le marché du travail très souvent exige un cursus académique et une expérience professionnelle canadienne. Avec un niveau d’éducation généralement élevé, près de 40% des Africains ont un revenu faible selon le bureau canadien des statistiques.

Le lot de l’immigration africaine au Canada n’est pas des plus complaisants mais néanmoins ils se font une place dans plusieurs domaines tels que le vêtement, la restauration, les assurances, les services financiers, l’ingénierie, l’immobilier, l’enseignement et la recherche mais aussi les entretiens ménagers, les manufactures…. Ainsi les communautés africaines au Canada depuis les années 1990, dont les majorités proviennent du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ethiopie, de la Somalie, du Ghana, de l’Algérie, du Maroc, de l’Afrique du sud, de l’Ouganda et du Nigeria entre autres; se retrouvent principalement dans les provinces du Québec où résident près de 20% des Africains, de l’Ontario où résident près de 60% des Africains, de la Colombie britannique où résident près de 10% et autant en Alberta.

Selon Statistiques Canada, plus de 75% des Africains qui ont immigré au canada entre 1996 et 2001 se sont installés en Ontario et au Québec. En 2001, il y avait 300.000 Canadiens d’origine africaine et bien que la majorité soit née à l’extérieur du pays, près de 60% sont arrivés dans les années 1990 contre 31% dans les années 1980 et 6% dans les années 1960. L’évolution de l’immigration africaine au Canada s’est faite sur plusieurs phases historiques et successives. Souvent occultée par les recueils d’histoire autant en Afrique qu’au Canada pour des motifs de discrimination ou parfois de simple méconnaissance des faits, ladite présence africaine a grandement contribué à la structuration démographique de ce pays d’accueil. Toujours est-il que les questions sur l’identité afro-canadienne sont plus que jamais de vigueur.

Elles ne se posent pas de la même manière qu’aux Etats-Unis par exemple ou l’on parle d’Afro-américanisme. La rencontre dans ce pays d’immigration qu’est le Canada, des populations d’origine africaine venant des Caraïbes, de l’Amérique latine ou des Etats-Unis, avec les Africains continentaux ; fertilise des débats qui sont déjà plusieurs fois centenaires. Il y a-t-il donc des Africains au Canada ou bien des Afro-canadiens ? Qui est plus Africain que Canadien et vice versa; plus spécifiquement lorsque la Traite transatlantique déporta des millions d’Africains aux Amériques et que certains d’entre eux s’installèrent au Canada, comparativement à la diaspora plus récente occasionnée par les changements de lois de la fin des années 1960 ?

En contrepartie, plus récemment la présence canadienne en Afrique par le biais de la coopération internationale va soumettre de nouvelles réflexions concernant les relations entre le Canada et l’Afrique. En perspective, la politique étrangère canadienne donne priorité au plan d’action du G8 et à l’application des mesures préconisées par le NEPAD et force est de constater que l’émigration africaine actuelle va de pair avec la libéralisation des économies et de ses effets.

Ceci étant, là-bas sur le continent, en ce moment même, des candidats à l’émigration scrutent l’horizon pour une vie meilleure. Ceux qui auront les moyens viendront se confronter aux réalités de l’immigration au Canada et ceux qui auront moins de chance prendront la chaloupe de fortune cette nuit, à leurs risques et périls, pour traverser la mer et partir loin de chez eux……

Gaynde

jeudi 26 mai 2011

Proud of you, Nafissatou Diallo Par Dié Maty Fall

Je prends le risque de vous écrire et de vous féliciter avant même que d’être édifiée sur les tenants et aboutissants de l’affaire dont vous êtes l’objet. Je n’attends pas que la justice, les jurés et le juge américains statuent sur la véracité ou non de vos accusations. Je vous crois, moi. Je crois que vous dites la vérité, que le client de la suite 2856 du Sofitel vous a sauté dessus et vous a agressé en dépit de votre opposition. Je ne mets pas en doute votre témoignage au motif que vous êtes une femme de chambre, que vous n’avez pas fait de longues études, que vous êtes une immigrée africaine et que sais-je encore! Je vous crois tout simplement et c’est mon intime conviction. Rien ne peut la changer pour le moment.

Je sais, après avoir écouté votre frère sur les chaînes de télé, que vous vivez le martyr, que vous êtes bouleversée, traumatisée et vous sentez salie. Qui ne le serait pas dans votre cas? Je sais aussi, par le témoignage de vos voisins, que vous êtes une personne bien, une femme calme et respectueuse, une voisine sans histoires. Vos employeurs du Sofitel vous décrivent comme une employée exemplaire et qui est bien notée, 4,5 sur 5, dans son travail et dans son comportement. Je sais, par les rapports de la police new-yorkaise, que vous avez aussitôt avertie vos supérieurs de l’incident arrivé dans la suite, ainsi que vos collègues et votre frère. Pour toutes ces raisons, c’est vous que je crois.

Par ailleurs, et c’est très vraisemblable, mon camarade du Parti socialiste français et votre bourreau, Dominique Strauss-Kahn, a obéi à une pulsion en agissant de la sorte, une pulsion irrépressible. Je dis que c’est très vraisemblable car mes collègues de la presse française ont toujours connu son addiction sexuelle et l’ont cachée au nom du principe de non-ingérence dans la vie privée. Pourtant, comme nous autres journalistes du Sénégal, ils ne se privent pas de se délecter des ennuis de la vie privée des citoyens ordinaires et de l’étaler dans les colonnes de la presse à sensations. Mais comme nous autres, ils ont une certaine pudeur à aborder les travers sexuels des puissants. C’est une faute et c’est une grave distorsion dans l’égalité du traitement de l’information.

Mais ce n’est pas là, l’objet de ma lettre.

Je souhaiterai redire à Nafissatou ou Ophelia, c’est selon, que je suis fière de son comportement, de son sens des valeurs, et du respect de sa personne face au double défi d’affronter la réalité d’un personnage très puissant et très influent, et à celui de refuser de vendre son corps et son âme aux sirènes du tout-business. Nafissatou, respect pour avoir dit non à une relation imposée et subie. Respect pour avoir osé dénoncer un client que vous saviez important sans connaître vraiment son identité. Respect pour avoir refusé l’innommable, l’indicible et le viol de votre intégrité morale et physique. Pourtant, ce sont des crimes qui arrivent tous les jours et à force, ils ont fini d’être banalisés.

Certains ne font-ils pas semblant de croire que c’est la faute de la victime si elle a été violée ? A l’ignominie du viol, s’ajoutent le déni et le doute de la victime. Votre main n’a pas tremblé lorsque vous vous êtes débattue, défendue comme une tigresse. Votre voix n’a pas tremblé lorsque vous avez appelé la police. Votre doigt n’a pas tremblé lorsque, derrière le miroir sans tain, vous avez désigné votre agresseur parmi les individus qui vous avaient été présentés.

En même temps que j’éprouve du respect pour vous, j’ai aussi de la peine et du chagrin. Car au lieu de choisir d’arpenter les trottoirs des quartiers chauds d’une ville africaine ou de servir de deuxième bureau à un macho africain, vous avez choisi la dignité et l’honneur d’un travail qui affranchit. Dans un monde globalisé, où l’Afrique n’échappe pas elle non plus à la mondialisation des fléaux sociaux modernes, à l’argent-roi, au fric-dieu et aux vices de toutes sortes, vous Nafissatou-Ophelia êtes une icône, une personne honnête.

C’est une fierté pour toutes les femmes africaines qui croient encore aux valeurs familiales, à l’amitié, à la droiture, au respect de soi, à l’éducation, à l’amour de son prochain et de Dieu. Dans votre malheur, qui est aussi celui de millions de femmes africaines qui subissent des violences sexuelles, il y a des raisons de se réjouir. Pour cette raison, Nafissatou, ne sombrez pas dans la dépression ni dans le désespoir car vous êtes devenue le visage, l’identité et le symbole de tous ceux qui, comme le disait l’empereur Samory Touré, disent non quand ils refusent. Vous devrez aussi pardonner lorsque votre statut de victime, que certains négligent, vous sera entièrement reconnu et que votre dignité vous sera rendue par une décision de justice équitable.

Aujourd’hui, je pense très fort à vous, à votre fille, à votre frère et à toute votre famille et communauté et je vous dis « courage, abimez-vous dans la prière. Dieu est avec les croyants et les faibles »

Je vous demande de considérer qu’avec vous, il y aussi deux autres victimes: votre agresseur que je pense « malade » sexuellement et son épouse qui replonge dans les affres connues il y a deux ans avec l’affaire de l’assistante du FMI. Je ne confonds pas l’agresseur et la victime, mais il faut être vraiment « sexual addicted » pour se jeter sur une parfaite inconnue de cette manière. Je conseille à ma célèbre consoeur Anne Sainclair, que j’ai toujours aimée et admirée, de mettre tout son talent à faire soigner l’addiction sexuelle de son cher et tendre époux. Cela donnerait plus de sens à son combat de tous les jours auprès de Dominique Strauss-Kahn. Il est arrivé, et cela est connu, que des célébrités, malades elles-aussi, soignent leur addiction sexuelle, comme c’était le cas de l’acteur Michaël Douglas, fils du non moins célèbre Kirk Douglas. Il n’y a pas de honte à être malade et à se soigner.

Je suis également fière de la justice américaine.

En dehors de toute interprétation politicienne de sa neutralité et de son indifférence face à la « personnalité » de DSK, la justice américaine nous a montré qu’aux USA, une femme de chambre pouvait être protégée par la loi et avoir droit à une égale dignité face à un tout-puissant. Nafissatou, je n’ose même pas imaginer ce qui se serait passé si votre agression avait eu lieu en Afrique, et même au Sénégal. Au mieux, vous vous en seriez tirée avec des quolibets, des stigmatisations négatives, un déni de votre statut de victime et des représailles. L’égalitarisme et la transparence avec lesquelles la justice américaine a agi est une leçon pour nous. Une leçon à imiter.

I love you, Nafissa and proud of you.


Dié Maty Fall